Pour moi la vie, c'est Jésus-Christ

La rencontre avec Jésus-Christ ne laisse pas indifférent. Elle change la vie et fait naître un enfant de l'Alliance Nouvelle. Intimité de la foi...
Et tout à coup ce fut le flash! "Le Seigneur se retourna et regarda fixement Pierre. Alors Pierre se souvint de ce que le Seigneur lui avait dit: "Avant que le coq chante aujourd'hui, tu auras affirmé trois fois que tu ne me connais pas." Pierre sortit et pleura amèrement" (Luc 22:61,62).

Le temps d'un regard et la vie de Simon Pierre était en train de basculer. D'un seul coup, tout lui revenait en mémoire: son empressement à reconnaître Jésus de Nazareth comme le Messie; sa prétention à aller jusqu'au bout avec lui "même jusqu'à la mort, avait-il dit"; et puis, cinglante, la mise en garde de Jésus, l'annonce de sa trahison.
Maintenant, avec dégoût, Pierre pleurait sur sa lâcheté, sur la turpitude de son coeur et de ses actes. Et, au milieu des sanglots, se construisait sa victoire.
Pour la première fois peut-être, Pierre ressentait avec ses tripes ce que signifie être pécheur, séparé de Dieu, mériter sa colère. Mais de colère, il n'en avait pas vu dans le regard que Jésus avait posé sur lui. Juste une ombre de tristesse et surtout un immense amour, une compassion sans limites, comme si le Maître lui avait communiqué visuellement un "Je t'aime, Pierre, je t'ai pardonné, tiens bon!".

Simon Pierre n'est pas sorti indemne de l'expérience. Le flash du regard posé sur lui l'a marqué pour la vie. Désormais, il ne peut plus vivre que pour Jésus, pour celui qui a tellement aimé les traîtres de son espèce qu'il a donné sa vie pour eux sur une croix romaine. Lorsqu'il entendra dire que Jésus est ressuscité, il sera le premier à courir au tombeau. Au Christ qu'il a renié trois fois, il lancera avec force un triple je t'aime, peu avant l'ascension (voir Jean 21:15-17).

Désormais, pour Pierre, la vie c'est Jésus-Christ. Rien ne compte si ce n'est de le connaître et de le faire connaître.

J'ai parlé de Simon Pierre. J'aurais pu mentionner Saul de Tarse.
Lui aussi a connu le flash d'une rencontre musclée avec le Christ, sur la route de Damas. Un flash qui l'a d'abord terrassé, tandis que pénétrait en lui la conscience de sa rébellion envers Dieu. Mais un flash qui lui a permis ensuite de se relever et de devenir Paul, le persécuteur transformé en disciple, l'apôtre passionné animé du souffle d'en haut.
Pour Paul aussi, la vie c'est Jésus-Christ.
"Je considère tout avantage comme une perte, à cause de ce bien tellement supérieur: la connaissance de Jésus-Christ, mon Seigneur" (lettre de Paul aux Philippiens 3:8).

Je ne m'appelle ni Pierre, ni Paul. Je n'aurai pas l'outrecuidance de me comparer à ces géants de la foi et de l'amour, tant leur vocation et leur ministère dépassent de beaucoup ce qu'il m'a été donné de vivre.
Pourtant, je me sens pleinement leur frère. Car moi aussi, j'ai été ébloui par la lumière qui vient du Seigneur Jésus. Il m'a surpris sur le banc d'une faculté de théologie et m'a révélé en un éclair toute la vanité de mes efforts pour être un bon chrétien. Mes amis, quelle découverte!
Je l'entendais me dire: "Repose-toi, repose-toi... Tout est fait! Tu aspire à une vie pure et droite, victorieuse du mal! Je l'ai vécue pour toi. Tu veux être sûr du pardon de tes péchés? Je l'ai obtenu une fois pour toutes en mourant sur la croix. Tu désires vivre en témoin puissant de l'Évangile? Mon Esprit est là, qui va te conduire si tu veux bien le laisser prendre les rênes de ta vie. Tu voudrais vivre éternellement? Je reviens très bientôt et j'ai une place pour toi dans mon royaume. Repose-toi (...) et ne me quitte pas des yeux!"

Aujourd'hui, et malgré les défaillances pour lesquelles je lui demande pardon, je peux aussi dire: pour moi, la vie c'est Jésus-Christ.
Ma foi de chrétien est toute tendue vers lui: mieux le connaître, mieux l'aimer, le laisser faire de moi ce qu'il veut jusqu'à la grande rencontre.

Ce qu'est pour moi être un chrétien
Ici, permettez-moi d'insister sur un point. On n'est pas chrétien parce qu'on a adhéré à une doctrine, à un credo, même si cette doctrine est impeccable, biblique et théologiquement irréfutable. Sinon, il suffirait pour être chrétien de posséder une bonne connaissance biblique.

On n'est pas chrétien parce qu'on a adopté une série de principes moraux, même s'ils sont sains, même s'il s'agit des dix commandements de Moïse, ou du grand commandez de Jésus "aime ton prochain, aime tes ennemis". Sinon, il suffirait pour être chrétien d'être une personne de bonne moralité.

On n'est pas chrétien parce qu'on va à l'église et qu'on participe à ses activités, même si la communauté à laquelle on appartient est sympathique et fidèle au message de Christ. Sinon, il suffirait pour être chrétien d'être un bon pratiquant. Etre un vrai chrétien, ce n'est pas de pratiquer une ou plusieurs des choses ci-haut nommées, mais de toutes les mettre en pratique, dans la mesure du possible et, avec un peu de foi, beaucoup d'humilité et de prières, on peut y arriver.
Car, la saine doctrine est voulue de Dieu. Les principes moraux expriment son caractère. L'Église a été fondée par le Christ.
Mais seule sa présence, seule une relation d'amour et de confiance quotidienne avec lui peuvent donner la vie à ce qui ne saurait autrement qu'un squelette inanimé.
La vie chrétienne, c'est une alliance d'amour avec une personne (en l'occurrence Christ) pour laquelle on a "flashé". Pour moi, la vie c'est Jésus-Christ! RB