DOSSIER SUR LA BIBLE...
"Voilà un dossier bien conçu, qui je le souhaite de tout coeur, permettra aux internautes de mieux comprendre la motivation de ces hommes et de ces femmes pour rester ainsi attaché, je dirais enraciné dans la Parole de Dieu, la Bible. Nul autre livre depuis que l'écriture existe n'a été autant décrié, mais notre Dieu l'a prononcé Lui-même en disant : "Je veille sur ma parole, pour l'exécuter" Amen!Tous ses détracteurs quelqu'ils soient et malgré leurs assauts, font autant impression sur ce livre qu'en ferait un homme frappant avec un petit marteau sur une des pyramides d'Egypte. C'est ce livre qui soutient depuis plusieurs siècles, la foi d'hommes et de femmes de tout horizon qui parfois, encore de nos jours, n'ont en tout et pour tout qu'un seul verset pour les encourager face à la persécution.
Une autre remarque que je porte à votre attention, c'est que bien des personnes, même chrétiennes, s'imaginent que la Bible a été écrite pour des théologiens, des prêtres ou des pasteurs, pour une élite en somme et que par conséquent, leur rôle se limitent à écouter ces seuls érudits. C'est une erreur fondamentale mes amis. La Bible a été écrite pour des gens comme vous et moi. Elle reste parmi tous les autres écrits qui existent, un livre unique en son genre, parce qu'elle a été écrite par un Dieu d'amour pour nous instruire sur nous même et sur Lui. La Bible est unique dans son ensemble de livres qu'elle renferme et parce qu'elle reste le seule livre à révéler à l'humanité, le passé, le présent et l'avenir!
Contrairement à tous ces "diseurs et diseuses de bonnes aventure" qui sous le couvert de vous prédire l'avenir, n'en n'ont en fait qu'à votre porte-monnaie, une seule consultation de ce livre ne vous coûtera rien! Entre les couvertures de ce seul livre dira un ancien Président des Etats-Unis (c'est un comble) se trouvent toutes les réponses à tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui, si seulement nous prenons la peine de les y chercher.
Et pour terminer, sachez que la Bible s'accrédite elle-même et n'a besoin d'aucune science pour prouver sa véracité, car elle porte en elle, le témoignage intrinsèque et véridique de Dieu". Bonne lecture.... Serviteur en Christ Roger Billaux
Sommaire :
Introduction
Section 1 : La Bible : le livre qui a défié les siècles, par Jean-Marie Van Halst.
Quelques témoignages.
Son autorité.
Pour s'y retrouver.
Deux grandes sections.
Le saviez-vous ?
La Bible en français.
Section 2 : transmission du texte biblique, par Jean-Marie Van Halst.
Ancien Testament, anciennes versions ;
1. Les autoscripts (1440-440 avant Jésus-Christ) :
2. Le Pentateuque samaritain (7e siècle avant J.-C. jusqu'au Ier après J.-C. :
3. La Septante (3e-2e siècle avant J.-C.) :
4. La Vetus Latina (150-250) :
5. La Vulgate (384-404) :
6. Targums araméens :
7. Versions syriaques.
Ancien Testament, anciens manuscrits ;
A) Le manuscrit de Léningrad (1008-1009) :
B) Le codex d'Alep (930) :
C) Le manuscrit de Léningrad des prophètes postérieurs (916) :
D) Le codex du Caire (895) :
E) L'Oriental 4445 du British Museum (850) :
F) Le papyrus Nash (entre 150 et 50 avant J.C.) :
G) Le codex Alexandrinus (environ 450) :
H) Le codex Éphraémi Rescriptus (5e siècle) :
I) Le codex Sinaïticus (375-400) :
J) Le codex Vaticanus (325-350) :
K) Le Pentateuque samaritain (1000) :
L) Les targums araméens :
M) Les manuscrits des versions syriaques :
N) Les manuscrits de la mer Morte :
O) Une découverte récente :
Nouveau Testament, anciennes versions ;
Les autoscripts (50-95) :
Nouveau Testament, anciens manuscrits ;
A) Dans la collection Chester Beatty (première moitié du 3e siècle) :
B) Dans la collection Martio Bodmer (160-180) :
C) Égerton (première moitié du 2e siècle) :
D) Dans la John Ryland Library, à Manchester (première moitié du 2e siècle) :
E) Dans les manuscrits de la mer Morte.
Les Massorètes.
Section 3 : le Livre de Dieu, par Jean-Marie Van Halst.
Quelques exemples de prophéties réalisées :
Ninive et l'Assyrie :
Prophétie de Sophonie (640-620 avant J.-C.) :
Prophétie de Nahum (même époque) :
Babylone :
Prophétie de Jérémie (première moitié du 6e siècle) :
Tyr :
Prophétie d'Ézéchiel (586) :
Une prophétie de Jésus.
Section 4 : nos racines spirituelles.
Introduction, par Alain Décoppet.
Retrouver nos racines, par Pierre-André Rossel.
Flash sur l'hébreu biblique, par Luc de Benoit.
Etude biblique sur Romains 9.1 A 11.36, par Alain Décoppet, John Balchin, P Davidson, R Martin.
Section 5 : quelques pistes pour comprendre les écritures.
Introduction
Devinette : Qu'est-ce qui a 66 livres, est accessible (au moins en partie) à plus de 80 pour cent de la population mondiale parlant plus de 2 000 langues distinctes, et a eu besoin de 15 siècles pour être réalisé par une quarantaine de personnes différentes... ?
Vous l'aurez sûrement vite découvert, il s'agit là bien évidemment de la Bible... et c'est d'elle qu'il va être question dans ce dossier.
A la fois Loi de Dieu ou Torah et Bonne Nouvelle ou Évangile, enseignement divin et espérance de vie..., ce livre merveilleux est un véritable trésor pour le croyant qui, par lui, apprend à connaître le Seigneur de sa vie, Celui qui nous "parle" à travers lui -- d'où le nom : "Parole de Dieu" --.
Au cours de la lecture de ce dossier, vous découvrirez comment cet important ouvrage littéraire a été réalisé et transmis de générations en générations, tout au long des siècles qui nous séparent de sa première édition... .
Au fil des pages qui suivent, laissez-vous entraîner à la découverte d'un livre éternel, qui, selon une citation du Dr. Paul Tournier : "exprime tous nos sentiments, toutes nos aspirations, toutes nos craintes. Car à chaque page, "il" jette les cris de la souffrance humaine. A chaque page, aussi, "il" proclame les certitudes de la foi".Olivier Maridor.
Section 1
La Bible : le livre qui a défié les siecles
" L'Éternel dit à Moïse : Écris ces paroles ; car c'est conformément à elles que je conclus une alliance avec toi et avec Israël " (Exode 34:27).
Quelques témoignages.
Saint Jérôme appelait la Bible la "divine bibliothèque".
Alexandre Ribot, de l'Académie française : "Si j'étais réduit à ne pouvoir emporter que trois livres comme viatique, je prendrais de préférence d'abord la Bible".
Charles Renouvier, philosophe, membre de l'institut : "Si je me trouvais en présence d'un homme qui n'eût le temps de lire qu'un seul livre, le livre que je lui présenterais serait la Bible".
Walter Scott, célèbre romancier anglais, avant de mourir, demanda à son gendre de lui lire "un peu du Livre". Surpris, le gendre, qui ne savait quel ouvrage chercher dans la vaste bibliothèque renfermant trente mille volumes, questionna : "De quel livre dois-je lire ?" "Il n'y a qu'un Livre, la Bible !", répondit Walter Scott.
Depuis de nombreux siècles, la Bible et ses récits ont influencé l'humanité sous divers aspects ; dans le domaine artistique en particulier : peinture, sculpture, musique... .
Son influence en fait déjà un Livre exceptionnel, mais la Bible est bien plus qu'un assemblage de récits et de poésies. Elle se présente comme Parole de Dieu pour tout homme.
Son autorité.
Les prophètes :
Les prêtres de l'ancien Israël :
Les apôtres :
Les anges :
Jésus lui-même :
L'Église :
Pour s'y retrouver.
La Bible, une véritable bibliothèque :
Soixante-six livres canoniques, rédigés par une quarantaine d'auteurs différents et dont la rédaction s'est étalée sur environ quinze siècles.
Mais un seul thème central :
La Bible répond ainsi aux besoins les plus éternels et les plus actuels de l'homme.
Deux grandes sections.
L'Ancien Testament (ou première alliance) :
Il compte, selon le canon hébraïque, trente-neuf livres écrits en hébreu, quelques chapitres en araméen, quelques mots perses et grecques. Il expose les origines de l'humanité, du mal, des Hébreux, du peuple juif ; les relations particulières entre Dieu et ce peuple qui transmet par ses écrits et par son histoire l'annonce et l'espérance d'une disparition du mal pour un rétablissement définitif de la justice et du bonheur.
Le Nouveau Testament (ou seconde alliance) :
Il compte vingt-sept livres écrits en grec. Loin de signifier l'arrêt de mort de la première alliance, il confirme, au contraire, qu'elle est en train de se concrétiser en Jésus de Nazareth, le Messie qui était annoncé : "Ne pensez pas que je sois venu abolir la loi ou les prophètes. Je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir" (Matthieu 5:17).
Le saviez-vous ?
Au 31 décembre 1994, la Bible entière était traduite en 341 langues, le Nouveau Testament en 822 autres langues, une partie de la Bible (au moins un livre) en 929 idiomes supplémentaires. Au total de 2092, qui représente les langues maternelles de plus de 80 pour cent de la population mondiale, et qui est en constante augmentation.
Des projets de traduction sont en cours dans 1 600 langues. Mais il reste des centaines de milliers de personnes, parlant plus de 3 000 langues ou dialectes, qui n'ont pas accès aux Écritures dans leur langue maternelle.
Traductions assez récentes : en kinyarwanda, parlé par douze millions de personnes au Rwanda et dans les pays voisins. en texopi, langue du Mozambique. Les premiers Nouveaux Testaments en mongol sont également sortis. Une traduction pour les Indiens navajos est en cours depuis dix ans.
Par exemple, seulement en 1989, la Bible devenait accessible dans plus de 400 nouvelles langues.
Dans les Républiques tchèque et slovaque, une imprimerie d'État produit désormais quelque 200 000 Bibles par an pour la Société Biblique locale. D'ici à l'an 2000, l'Église des pays de l'ex-U.R.S.S. attend quarante millions de Bibles.
La Bible en français.
La Sainte Bible de Louis Segond,1873-1880, résulte des travaux du 19e siècle pour l'établissement des textes originaux. Texte clair, qualité du style. La Fondation Société Biblique de Genève (ou Maison de la Bible) en a fait, en 1979, une nouvelle édition appelée "Nouvelle Édition de Genève", et l'Alliance Biblique Universelle (ou Société Biblique) en a fait, en 1978, une nouvelle édition dite Bible de la "Colombe".
La Bible de J. N. Darby, 1885, cherche à reproduire le mieux possible la forme du texte original.
La Sainte Bible de l'abbé Crampon, 1894-1904, première Bible catholique traduite sur les textes originaux. A l'intention du grand public.
La Bible du rabbinat français, 1900-1905, traduite sous la direction du grand rabbin Zadoc Kahn.
La Bible synodale, 1910, révision de la traduction Olivétan-Ostervald. Elle recherche l'intelligibilité pour la lecture publique.
La Bible du Centenaire, 1928-1947, en commémoration du centenaire de la Société Biblique protestante de Paris. Traduction à caractère universitaire, avec ou sans notes et introductions.
La Bible de Maredsous, 1950, texte clair, simple, accessible et propre à la lecture publique.
La Bible dite du cardinal Liénart, 1951, traduction de la Ligue catholique de l'Évangile.
La Bible de Jérusalem, 1955, réalisée par une équipe de spécialistes dirigée par l'École biblique et archéologique française de Jérusalem. Une nouvelle édition est parue en 1997. Différentes éditions, avec ou sans introductions et notes.
La Bible de la Pléiade, 1956-1971, élégante et fidèle.
La Traduction oecuménique de la Bible (T.O.B.), 1967-1975, réalisation d'un texte commun aux trois grandes confessions chrétiennes : catholique, protestante, orthodoxe. Différentes éditions avec introductions et notes complètes ou réduites.
La Bible en français courant, 1971-1979, réalisation de la Société Biblique française pour rendre le texte accessible à l'homme d'aujourd'hui.
La Bible Osty, 1973, traduction du chanoine Osty, saluée comme un événement littéraire.
La Bible de Chouraqui, 1974-1977, traduite et présentée par André Chouraqui (juif), qui a traduit toute la Bible hébraïque et le Nouveau Testament.
La Bible en français fondamental, 1990, réduction du vocabulaire pour qu'il soit accessible aux gens les plus simples. Les Évangiles et le livre des Actes seulement.
La Bible du Semeur (autrefois, "Parole Vivante"), 1992, traduite et présentée par Alfred Kuen, qui allie fidélité aux textes originaux et compréhensibilité du texte.
Il est évidemment clair que la plupart des anciennes versions de la Bible ont été rééditées, depuis leur première parution.
Section 2
Transmission Du Texte Biblique
" L'herbe sèche, la fleur se fane ; mais la parole de notre Dieu subsistera éternellement " (Ésaïe 40:8).
Ancien Testament, anciennes versions.
1. Les autoscripts (1440-440 avant Jésus-Christ) :
Ce sont les textes rédigés par les auteurs. Bien entendu, ces documents ne sont plus disponibles. Usés par le temps, ils ont depuis longtemps disparu. Ils ont probablement donné naissance à ce que les spécialistes appellent le "texte palestinien", un texte qui aurait servi de référence aux plus anciennes versions (grecque et samaritaine), mais aussi au texte hébreu finalement admis.
On pense que les premières éditions systématiques du texte eurent lieu dès le 3e siècle avant Jésus-Christ. Dans la ville de Jamnia (située au sud de Tel-Aviv), devenue le centre du judaïsme de l'époque, une école de rabbins, rassemblée autour de Gamaliel II, établit vers 90-100 à la fois le canon juif de la Bible (ou canon court) et le texte consonantique qui finit par faire autorité dans tout le monde juif.
Ce travail considérable sert de base à l'activité des Massorètes qui, jusqu'au 10e siècle de notre ère, transmettent un texte recopié avec beaucoup de soin, de génération en génération. Quand une Bible se présente comme traduite d'après les textes originaux hébreux, c'est de la transmission du "texte massorétique" à travers les siècles qu'il est question.
2. Le Pentateuque samaritain (7 siècle avant Jésus-Christ jusqu'au 1er siècle après Jésus-Christ, semble-t-il) :
Il est bien difficile de préciser l'époque où les samaritains ont réalisé, pour la première fois, un texte séparé de celui des Juifs. Est-ce l'héritage d'une Torah que le royaume du Nord aurait possédée depuis le schisme de 931 avant Jésus-Christ ?
L'origine des samaritains est décrite dans la Bible (2 Rois 17:24-41). Ils sont le résultat du mélange de populations opéré par les Assyriens après leur victoire sur le royaume d'Israël, vers 720 avant Jésus-Christ. Est-ce dès cette époque qu'un prêtre leur communique la Torah, dont le texte serait fort ancien ? (Voir 2 Rois 17:28,34,37.) A-t-elle servi, dès cette époque, à une première traduction ? L'érection de leur temple sur le mont Garizirn (authentifié dès le 3e siècle avant Jésus-Christ) les incita-t-elle à posséder un texte spécifique ?
Ce texte présente de nombreuses variantes (environ six mille) par rapport au texte massorétique, dues en partie au sectarisme d'une petite communauté qui s'est perpétuée sans jamais se développer, et dont le centre religieux n'était plus Jérusalem, mais le mont Garizirn. On constate aussi des divergences d'un autre ordre : en effet, mille neuf cents fois, le Pentateuque samaritain s'accorde avec la septante (voir ci-dessous). Comme, d'un autre côté, les Samaritains utilisaient un alphabet différent de l'hébreu carré, mais dérivé des caractères paléohébraïques, il est permis de penser que le Pentateuque samaritain reproduit en divers endroits un texte hébreu bien plus ancien que la référence massorétique.
3. La Septante (3e-2e siècle avant Jésus-Christ) :
C'est la traduction la plus célèbre et la plus ancienne de tout l'Ancien Testament. Bien qu'on admette que des traductions de fractions de la Bible en grec aient existé précédemment, on s'accorde sur le fait qu'un comité révisa cette traduction de la Torah sous le règne de Ptolémée II. Les autres livres furent traduits progressivement.
C'était une nécessité pour l'importante communauté juive d'Alexandrie et ça le sera pour une grande partie de la diaspora, l'hébreu devenant incompréhensible pour tous ceux qui vivaient dans le contexte hellénistique. Lorsque furent rassemblés les livres de cette version, on introduisit des livres considérés comme "histoire du moment" (1 et 2 Maccabées, Siracide). On note une influence grecque dans la forme et même dans le fond (Livre de la sagesse).
D'abord adoptée par les Juifs de la diaspora et même en Palestine, la septante fut vite abandonnée, lorsque les rabbins de Jamnia tranchèrent la question du canon. Cela donna lieu à de nouvelles versions grecques pour les Juifs (Aquila, Théodotion, Symmaque). Les chrétiens s'essayèrent aussi à d'autres traductions grecques, mais la septante bénéficia toujours de la faveur de l'Église, qui y demeura fidèle sans jamais vraiment résoudre le problème du canon.
4. La Vetus Latina (150-250) :
Appelée aussi vieille Latine ou Africaine, elle est une version au second degré, car il s'agit d'une traduction latine de la septante. Elle est surtout témoin d'une forme ancienne de la septante, puisque les quelque quarante-quatre manuscrits partiels qu'on possède de cette version sont plus anciens que les grands manuscrits grecs de la septante (sinaïticus, vaticanus...). Cette version fut utilisée par Tertullien, Cyprien, Augustin... et surtout à Carthage, d'où son surnom d'Africaine. Elle connut quelques révisions "européennes" mais, peu à peu, l'ensemble tomba en désuétude avec l'apparition de la vulgate.
5. La Vulgate (384-404) :
En 382, le pape Damase demande à Jérôme une révision du texte latin en se référant au texte grec de la septante. Il révise d'abord l'Évangile, puis publie un Psautier, légère révision de la vetus Latina pour la rapprocher du grec. A partir de 387, Jérôme se rend à Bethléhem pour perfectionner son hébreu. Au contact des rabbins, il se met à traduire d'abord le texte grec d'Origène. Il en résulte un nouveau Psautier, dit hébreu. Puis, à partir de 390 et jusqu'en 404, Jérôme publie le reste de l'Ancien Testament en latin, à partir d'un manuscrit hébreu qu'il a soin de comparer aux versions grecques juives d'Aquila, de Théodotion et de Symmaque.
Le texte de Jérôme suivait alors le canon juif. Sous la pression de Rome, il entreprit, malgré lui, la traduction d'une partie des livres deutérocanoniques de la septante, refusant catégoriquement de traduire la Sagesse, Siracide, 1 et 2 Maccabées et Baruch, qui furent ajoutés ensuite, en reprenant simplement le texte de la vestus Latina. Ce n'est pas sans mal que la vulgate finit par être adoptée comme version officielle de l'Église catholique, dans une révision de 1592, qui porte le nom de "sixtoclémentine".
6. Targum araméen :
Pendant l'exil babylonien, le peuple juif adopta de plus en plus l'araméen comme langue parlée dans les relations internationales. Les communautés juives orientales connaissaient de moins en moins l'hébreu et la lecture de la Bible hébraïque était souvent suivie d'une interprétation "ce que signifie ``targum``" araméenne qui englobait des commentaires du texte. Il devint nécessaire de fixer cette tradition orale. On ne peut déterminer une date exacte des premiers "targums araméens". Quelques fragments ayant été retrouvés dans les manuscrits de Qumran, on peut opter pour la période où le christianisme apparaissait, lui aussi.
7. Versions syriaques :
La version la mieux connue est la Peshiwa, ou version syriaque simple, dont l'Ancien Testament est d'abord traduit directement de l'hébreu, (parfois prémassorétique). Son origine remonte également aux premières heures du christianisme (2e siècle environ). Son texte était destiné aux chrétiens de Syrie, et sa forme ancienne ne contenait pas les livres deutérocanoniques. C'est au cours de sa transmission que ce texte reçut des développements targumiques et fut révisé (9e siècle environ), pour le rendre plus conforme à la septante. C'est un texte hybride, puisqu'il mélange ses origines hébraïques avec des révisions grecques.
La liste des versions anciennes pourrait longuement se prolonger. Notons simplement la première version copte, traduite du grec (150-200), la version éthiopienne, traduite soit du grec soit du copte ou de l'arabe (4e siècle environ), et la version arménienne -- l'écriture arménienne (jusque-là ce n'était qu'un langage) fut inventée à l'occasion de la traduction de la Bible au 5e siècle --. La plupart des versions arabes furent traduites à partir du grec. Une exception à signaler : celle de Saadia Gaon, qui traduit directement l'hébreu (environ 930).
Ancien Testament, anciens manuscrits.
A) Le manuscrit de Léningrad (1008-1009) :
C'est un manuscrit en hébreu "massorétique" de Ben Asher. Il contient l'Ancien Testament complet (canon juif) le plus ancien que nous possédons. Il a servi de base à la troisième édition (1929), et à toutes les éditions subséquentes, de la ``Biblia hebraica`` de Rudolf Kittel (Stuttgart), qui demeure toujours le "monument" de base des études hébraïques.
B) Le codex d'Alep (930) :
Il contenait à l'origine tout l'Ancien Testament hébreu, ponctué par Aaron Ben Asher. Il était, jusqu'à ces derniers temps, jalousement gardé dans la synagogue des séphardim d'Alep, qui refusaient même la possibilité de le photographier et encore moins de l'utiliser dans la ``Biblia Hebraica`` de Kittel. L'État d'Israël en a maintenant la possession, mais un quart du texte a disparu. Ce codex constitue la base d'une édition hébraïque en préparation à l'université de Jérusalem.
C) Le manuscrit de Léningrad des prophètes postérieurs (916) :
Il contient, comme son nom l'indique, la seconde section des prophètes, selon le canon juif. Ce codex est muni d'une ponctuation "babylonienne".
D) Le codex du Caire (895) :
Contenant tous les prophètes, selon l'acception du terme dans le canon juif, il fut copié par Aaron Ben Asher. Ce manuscrit, confisqué par les croisés aux juifs quaraïtes de Jérusalem, en 1099, finit par devenir la propriété de la synagogue quaraïte du Caire.
E. L'Oriental 4445 du British Museum (850) :
Il s'agit d'une copie du Pentateuque à laquelle il manque une grande partie de la Genèse et du Deutéronome. Les points-voyants furent ajoutés au texte consonantique un siècle plus tard, soit vers 950.
F. Le papyrus Nash (entre 150 et 50 avant Jésus-Christ) :
Dans la catégorie des manuscrits en hébreu, nous faisons un grand bond dans le temps avec ce fragment contenant simplement le décalogue (Exode 20:1-17) et le "shéma Israël" (Deutéronome 6:49). Il aurait été découvert dans le Fayoum, en Égypte. Il fut racheté à un antiquaire par W. L. Nash et publié en 1937 par W. Albright. Son importance tient au fait qu'il s'agit forcément d'un texte prémassorétique proche de la tradition massorétique. Les Massorètes ayant imposé leur oeuvre, les textes précédents sont rares (quelques textes des hexaples d'Origène) ou très différents (Pentateuque samaritain), jusqu'à la fameuse découverte des manuscrits de la mer Morte.
G. Le codex Alexandrinus (environ 450) :
Il contient le Nouveau et l'Ancien Testament grec d'après la septante. Il a longtemps séjourné à Alexandrie, d'où son nom. Offert par le patriarche de Constantinople à Jacques 1.er d'Angleterre, en 1624, il est aujourd'hui conservé à la British Library.
H) Le codex Éphraémi Rescriptus (5.e siècle) :
Il comporte 145 pages du Nouveau Testament et 64 de l'Ancien dans la version grecque des septantes. Il est conservé à la Bibliothèque nationale de Paris. Arrivé d'Orient en Italie au 16.e siècle, il est apporté en France par Marie de Médicis. A l'origine, le texte biblique y était inscrit sur une colonne de 41 lignes par page. Il a été effacé par un moine du 12.e siècle qui voulait récupérer le parchemin pour y copier des oeuvres d'Éphrem. C'est Constantin Tischendorf qui parvint, après deux ans d'efforts, à reconstituer le texte primitif.
I) Le codex Sinaïticus (375-400) :
En 1844, Tischendorf se rend au Sinaï, au monastère Sainte-Catherine (du 5.e siècle). Dans un panier de détritus destinés au feu, il découvre 129 feuilles de parchemin de l'Ancien Testament, version des Septante. Les moines refusent de les lui céder. Il les recopie donc, mais peut finalement emporter 43 feuilles qui seront déposées à Leipzig. Il entreprend un second voyage, sans succès, puis un troisième, en 1859. La veille de son retour, un jeune moine invite le savant dans sa cellule et lui présente 347 feuillets. C'est le plus ancien document complet du Nouveau Testament. A l'origine, le manuscrit comportait 720 feuilles ; 393 de l'Ancien Testament furent perdus par la négligence des moines. Conservé à Saint-Petersbourg jusqu'en 1933, le précieux document devint ensuite l'un des trésors du British Museum.
J) Le codex Vaticanus (325-350) :
Comme son nom l'indique, il s'agit d'un manuscrit conservé au vatican depuis au moins 1481. Il contient l'Ancien et le Nouveau Testament selon la version grecque des septantes. Il présente d'importantes lacunes dans la Genèse, les Psaumes, l'épître aux Hébreux, les épîtres pastorales et l'Apocalypse. Il n'en demeure pas moins l'un des plus fiables manuscrits bibliques grecs sur parchemin.
K) Le pentateuque samaritain (1000) :
Les manuscrits les plus anciens de cette famille se trouvent encore à Naplouse, dans le centre spirituel du groupe des Samaritains, mais ils n'ont pas pu être publiés jusqu'à ce jour. Les idées les plus folles courent à propos de l'ancienneté de ces manuscrits. Jusqu'à présent, on ne connaît aucun manuscrit du Pentateuque samaritain antérieur au 10.e siècle de notre ère.
L) Les targums araméens :
Les manuscrits qu'il nous reste de cette famille s'étalent généralement du 3.e au 7.e siècle de notre ère. Le plus célèbre, le targum d'Onquelos, relatif à la Torah, est l'oeuvre des milieux savants juifs de Babylone, de la fin du 3.e ou du début du 4.e siècle de notre ère. Il résulte certainement de la révision d'une paraphrase plus ancienne (2.e siècle), en milieu palestinien. Parmi les autres targums, mentionnons le targum de Jonathan Ben Uzziel sur les prophètes (4.e siècle), le targum du Pseudo-Jonathan sur la Torah (650), le targum de Jérusalem sur Torah (700). Dans les grottes de Qumran, de larges sections d'un targum de Job et quelques fragments d'un targum du Lévitique ont été mis au jour, ce qui fait remonter l'histoire des manuscrits de ce groupe aux environs de l'époque du Christ.
M) Les manuscrits des versions syriaques :
Le plus ancien manuscrit biblique en syriaque se trouve au British Museum et date de l'an 464 de notre ère. Il contient le Pentateuque, sauf le Lévitique. L'étude de ce document permet de conclure qu'il a été traduit directement du texte hébreu.
N) Les manuscrits de la mer Morte :
Trouvés par hasard en 1947 par un berger bédouin dans les grottes de la falaise occidentale de la mer Morte, ils proviennent de la bibliothèque du monastère essénien voisin. La découverte s'est étendue de Massada à Murabbaât. Il s'agit de milliers de manuscrits en hébreu, s'étalant du 3.e siècle avant Jésus-Christ jusqu'en 66 après Jésus-Christ, pour Qumran et Massada, et 135 après Jésus-Christ, pour d'autres sites. On y a trouvé des fragments de tous les livres bibliques, sauf Esther. Les livres deutérocanoniques n'y sont représentés que par Siracide et Tobit. Les manuscrits offrent une grande variété de formats, d'écritures, d'orthographe et de familles de textes. On y trouve des manuscrits proches de la tradition massorétique, mais le plus grand nombre se rapproche du texte qui a servi de base à la septante "protomassorétique". On peut examiner quelques exemplaires de ces manuscrits au Musée du Livre à Jérusalem. L'un d'eux est entièrement déroulé et présente l'ensemble du rouleau d'Ésaïe ; on y lit le même texte que celui de nos Bibles, publiées vingt et un siècles plus tard.
O) Une découverte récente :
Lors de fouilles autour de Jérusalem, on a récemment retrouvé, dans une tombe d'époque royale (du 9.e au 6.e siècle avant Jésus-Christ), un petit rouleau de cuivre qu'on a déployé avec beaucoup de patience, pour pouvoir y lire un court texte biblique, fondement de la foi d'Israël : "écoute, Israël ! L'Éternel, notre Dieu, l'Éternel est un." (Deutéronome 6:4). C'est le témoin le plus ancien d'un texte biblique écrit, si court soit-il.
Nouveau Testament, anciennes versions.
Les autoscripts (50-95) :
Nous ne disposons plus, pour le Nouveau Testament, des manuscrits rédigés par les auteurs. Mais leur rédaction en grec a facilité les traductions, ce qui a donné lieu rapidement à de nombreuses versions. Dans les milieux chrétiens, le Nouveau Testament a souvent été la première partie traduite de la Bible. Les versions anciennes du Nouveau Testament sont, naturellement, liées aux versions anciennes de l'Ancien Testament. Il suffira donc de se reporter aux pages précédentes.
Nouveau Testament, anciens manuscrits.
Ici aussi, il faut se reporter aux manuscrits de l'Ancien Testament, dans les versions grecques de la septante, pour retrouver les textes complets les plus anciens du Nouveau Testament. Le problème de la traduction ne se pose plus, puisque la langue utilisée est le grec. Les grands manuscrits des 4.e et 5.e siècles sont donc d'excellents témoins des autoscripts. On rappellera le vaticanus, le sinaïticus, le codex Éphraémi Rescriptus, l'Alexandrinus. Mais des témoins plus proches (dans le temps) des originaux ont été retrouvés. Permis eux :
A) Dans la collection Chester Beatty (première moitié du 3.e siècle) :
Trente folios sur 110 des Évangiles et des Actes et 86 folios sur 104 des épîtres pauliniennes.
B) Dans la collection Martin Bodmer (160-180) :
Soixante-quinze folios sur 78 d'un Évangile de Jean presque complet (soixante-quinze ans seulement après la rédaction par l'auteur !).
C) Égerton (première moitié du 2.e siècle) :
Un fragment sur papyrus porte quelques versets de l'Évangile de Jean comparés aux autres Évangiles.
D) Dans la John Ryland Library, à Manchester (première moitié du 2.e siècle) :
Un fragment de papyrus (7 centimètres sur 9), sur lequel on peut lire le texte de Jean 18:31-33, au recto, et 37-38, au verso. Il a été daté du règne de Trajan (98-117). Les plus pessimistes le datent de 135. En tout cas, ce document confirme que l'Évangile de Jean n'a pas été rédigé aussi tardivement que le croyait la critique historique (qui le situait après 150), et donc par un autre auteur que Jean. Rappel : l'Évangile de Jean a été rédigé vers 95 !
E) Dans les manuscrits de la mer Morte :
Dans la grotte VII de Qumran, on a retrouvé dix-neuf fragments de manuscrits en grec. Deux d'entre eux furent identifiés comme provenant de la Septante. Plusieurs autres fragments pourraient appartenir au Nouveau Testament, en particulier à l'Évangile de Marc. Les spécialistes restent sur la réserve, car seules quelques lettres sont identifiables sur ces fragments. Il est également possible de retrouver, dans la littérature des Esséniens, des thèmes communs à l'Évangile, puisqu'il s'agit de la même époque et, d'une manière générale, de la même aspiration spirituelle. Mais il ne faut pas rejeter la possibilité qu'il s'agisse bien de textes du Nouveau Testament qui rejoindraient alors les autoscripts.
La Bible a été l'objet d'une transmission exceptionnelle. La multiplicité des familles de manuscrits est un atout. Plus la recherche avance, plus nous nous approchons du texte original.
" L'herbe sèche, la fleur se fane ; mais la parole de notre Dieu subsistera éternellement " (Ésaïe 40:8).
Les Massorètes.
Rabbins Juifs de Tibériade et de Babylone, les Massorètes nous ont transmis l'Ancien Testament. Leur activité s'étend du 5.e au 10.e siècle après Jésus-Christ.
Ils ont d'abord établi le texte d'après les manuscrits qu'ils possédaient depuis que le canon fut fixé à Jamnia. Ils ont ensuite copié et recopié le texte avec un soin extraordinaire. D'après certains écrivains, une erreur d'une seule lettre justifiait la destruction du manuscrit.
Ils ont renoté le texte, afin de prévenir toute addition ou omission, indiquant en marge le nombre de lettres, le nombre de certaines expressions répétitives, la lettre du milieu, le mot et le verset du milieu de chaque livre ou collection de livre. Ils ont inventé les "points-voyelles". Jusqu'au 5.e siècle après Jésus-Christ, le texte hébreu de la Bible ne comportait que des consonnes. La tradition suffisait à en attirer une lecture normale. Mais, à mesure que le peuple juif s'assimilait aux nations au sein desquelles il était dispersé, la prononciation exacte des mots risquait d'être de plus en plus compromise. Pour fixer la prononciation, les Massorètes inventèrent les points-voyelles placés sur, dans ou sous les consonnes, de manière à préserver l'intégrité du texte consonantique traditionnel.
Les Massorètes ont enfin inventé un système particulier d'accents destiné à conserver à la lecture du texte les nuances de ton et de sentiment, ainsi que le rythme propre à la lecture de la Bible hébraïque.
C'est la famille Ben Asher, une famille juive quaraïte de Palestine, qui, de génération en génération, transmit le texte qui fit autorité. C'est de là qu'aujourd'hui encore nous devons l'appellation contrôlée : "traduit des textes originaux hébreux".
Le travail sérieux d'hommes consacrés y a contribué, mais reconnaissons là un fait unique, qui touche au miracle. Ou à la bienveillance divine.
Section 3
Le livre de Dieu
"Il y a dans les cieux un Dieu qui révèle les mystères" (Daniel 2:28).
"Toute Écriture est inspirée de Dieu" (2 Timothée 3:6).
La Bible est-elle simplement le fruit du génie des hommes de l'Antiquité ? Dans ce cas, son seul intérêt serait de nous faire saisir ce génie. Mais en quoi serait-elle véritablement utile pour notre vie ?
A l'opposé, certains pensent que la Bible est quasiment "descendue du ciel". Dieu aurait conduit la main des auteurs humains qui en rédigeaient le texte.
N'existe-t-il pas un juste milieu entre ces extrêmes ?
"La Bible attribue son existence à Dieu ; et pourtant, elle a été écrite par des hommes. En effet, le style des différents livres trahit la personnalité de divers écrivains. Toutes les vérités qui y sont révélées, quoique " inspirées de Dieu " (2 Timothée 3:6), sont exprimées dans le langage humain. Par le Saint-Esprit, l'Etre infini a illuminé le coeur de ses serviteurs. Il leur a donné des songes, des visions, des symboles et des images, tout en leur laissant la liberté d'exprimer la vérité dans leur propre langue."
Ce texte résume bien la position des auteurs bibliques eux-mêmes : " Aucune prophétie de l'Écriture ne peut être l'objet d'interprétation particulière, car ce n'est nullement par une volonté humaine qu'une prophétie a jamais été présentée, mais c'est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu " (2 Pierre 20:2). " Le Seigneur, l'Éternel, ne fait rien sans avoir révélé son secret à ses serviteurs, les prophètes " (Amos 3:7).
Bien que toutes les prophéties bibliques ne soient pas destinées à annoncer des événements futurs, la Bible en contient suffisamment pour nous permettre de vérifier leur accomplissement historique. Quelqu'un a calculé que, sur mille prophéties bibliques, huit cents seraient déjà accomplies. Nous ne prendrons que quelques exemples et nous appliquerons la méthode recommandée par Ésaïe lui-même : " Faites-nous entendre l'avenir. Annoncez les événements derniers, et nous saurons que vous êtes des dieux " (Ésaïe 4:22,23).
Quelques exemples de prophéties réalisées.
Ninive et l'Assyrie :
Les rois assyriens Tiglath-Piléser III, Salmanasar V et Sargon II sont directement mentionnés dans la Bible, puisqu'ils menacent Juda et Israël. En 72 avant Jésus-Christ, après un siège de trois ans, Samarie est prise. Une grande partie de la population d'Israël est déportée. Vingt ans plus tard, les Assyriens de Sennachérib échouent devant Jérusalem. Mais le 7.e siècle sonne le glas de l'Assyrie. En 62 avant Jésus-Christ, la coalition médo-babylonienne met un terme à la gloire de Ninive.
Prophétie de Sophonie (640-620 avant Jésus-Christ) :
"Il étendra sa main contre le nord, il fera périr l'Assyrie et il fera de Ninive une désolation, une terre aride comme le désert" (2:3).
Prophétie de Nahum (même époque) :
"Malheur à la ville sanouinaire. (...) Les portes des fleuves sont ouvertes, et le palais s'écroule ! Ç...) C'en est fait, elle est mise à nu. " (3:1 ; 2:7,8)).
Babylone :
A partir de 605 avant Jésus-Christ, sous le règne de Nabuchodonosor, Babylone devient l'empire le plus puissant de la région. La ville, bâtie sur les rives de l'Euphrate, est une splendeur.
Nabuchodonosor s'en prend à Jérusalem à plusieurs reprises (605, 597, 586). La dernière fois, il fait raser la ville, détruire le temple et déporter massivement la population. Les prophètes réagissent et Babylone disparaîtra encore plus rapidement que l'Assyrie. En 538, l'alliance médo-perse surprend les Babyloniens et s'empare de la ville, après avoir détourné le cours de l'Euphrate (la mer de Babylone). C'est Darius le Mède (probablement Gobryas, général de Cyrus) qui monte sur le trône de Babylone en attendant la fin des campagnes de Cyrus.
Prophétie de Jérémie (première moitié de 6.e siècle) :
" Nabuchodonosor, roi de Babylone, m'a dévorée, m'a disloquée ; il a fait de moi un vase vide ; tel le dragon, il m'a engloutie, il a rempli sa panse de ce que j'avais de précieux ; il m'a bannie. Que la violence sur moi et sur ma chair retombe sur Babylone ! dit l'habitante de Sion. Et que mon sang retombe sur les habitants de la Chaldée ! dit Jérusalem. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel : "Voici: je défendrai ta cause, j'exercerai ta vengeance ! Je mettrai à sec la mer de Babylone. et j'assècherai sa source. Babylone sera un monceau de pierres, un repaire de chacals, un objet de stupéfaction et de raillerie ; il n'y aura plus d'habitants." " (5:34-37).
Tyr :
Tyr était l'une des cités les plus florissantes de l'Antiquité. Elle s'étendait à la fois sur le continent et sur une île. La chute de Jérusalem, en 586 avant Jésus-Christ, était un nouvel atout pour Tyr, rivale commerciale, politique et territoriale. Le prophète biblique l'invite à ne pas se réjouir trop tôt ; son tour va venir. Dès 585, l'armée babylonienne met le siège devant Tyr (Ézéchiel 26:7). Treize années de blocus ne suffiront pas pour vaincre la cité, l'île servant de refuge à ses habitants. Il était entendu qu'une seule nation n'en viendrait pas à bout. Deux siècles et demi plus tard, en 322, Alexandre le Grand règle le problème en six mois. Avec les ruines de la ville continentale, il fait construire une jetée, afin de relier l'île à la côte. Murs, tours démantelées, colonnes, bois, tout fut jeté à la mer. Tyr fut vaincue. L'ensablement a modifié le paysage, mais la Tyr continentale n'existe plus.
"Soyez fermes dans votre confiance en l'Éternel, votre Dieu, et vous serez affermis. Soyez fermes dans votre confiance en ses prophètes, et vous aurez du succès." (2 Chroniques 20:20).
Prophétie d'Ézéchiel (586) :
" Fils d'homme, parce que Tyr a dit contre Jérusalem :
"Ah ! ah ! elle est brisée, la porte des peuples ! Elle se tourne vers moi, je me remplirai, elle est déserte !" A cause de cela, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel : "Me voici contre toi, Tyr ! Je ferai monter contre toi des nations nombreuses, comme la mer fait monter ses flots. Elles détruiront les murailles de Tyr, elles abattront ses tours, et j'en raclerai la poussière ; je ferai d'elle un rocher nu ; elle sera dans la mer un lieu où l'on étendra les filets ; car c'est moi qui ai parlé, -- oracle du Seigneur, l'Éternel. ... Elle sera la proie des nations." " (26:2-5).
Une prophétie de Jésus :
" Il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. " (Matthieu 24:2).
Le temple de Jérusalem, au temps de Jésus, est resplendissant. Le peuple est fier de cette réalisation hérodienne qui n'est pas encore complètement achevée (voir Jean 2:8-20). En 39 après Jésus-Christ, l'empereur Caligula donne l'ordre de dresser une statue dans le temple, ce qui provoque une forte émotion et développe le courant zélote (parti nationaliste).
De 66 à 70, l'insurrection se généralise. Vespasien et son fils Titus dirigent les légions de Rome. Au printemps 70, l'assaut contre Jérusalem est commandé par Titus. Au mois d'août, les derniers résistants, réfugiés dans le temple, sont vaincus. Par accident, le temple est incendié. On a juste le temps d'enlever quelques ustensiles sacrés, ramenés à Rome pour le triomphe de Titus.
De 32 à 35, seconde révolte juive. L'empereur Hadrien charge Julius Sévère de mener la répression. Les Juifs sont chassés, vendus comme esclaves, assujettis aux travaux forcés, tués.
Jérusalem devient Colonia Aelia Capitolina. L'esplanade du temple est passée à la charrue et on y construit un temple païen. La province prend le nom de ``Palestina`` (de Philistins), pour effacer tout souvenir de ``Judaea``. La prophétie de Jésus est parfaitement réalisée. Le mur occidental est un reste des soutènements de l'esplanade, mais tous les bâtiments du temple ont été rasés. Littéralement, les pierres ont été renversées et jetées bas (preuves archéologiques).
Section 4
Les plus beaux chants de la bible
Salomon, Job, David, Jésus : ils ont chanté la grandeur de Dieu, la profondeur de leur foi, la beauté de la création. Quelques-unes des plus belles pages de la poésie hébraïque.
C'est dans les Écritures que l'on trouve les poèmes les plus anciens et les plus sublimes que l'homme connaisse. Avant que le premier des poètes du monde ne chantât, le berger de Madian rapportait ces paroles de Dieu à Job -- paroles dont la splendeur n'a jamais été égalée, ni même approchée par les plus beaux ouvrages du génie humain -- :
" Où donc te trouvais-tu quand je fondais la terre ? (...) Qui a fermé la porte aux flots de l'océan, quand il sortait en jaillissant des profondeurs ? Moi ! Et je l'ai alors habillé de nuages, je l'ai enveloppé dans un épais brouillard. J'ai cassé son élan, marqué une limite en plaçant devant lui une porte barrée. Je lui ai déclaré : "Tu iras jusqu'ici, n'avance pas plus loin ; oui, tes flots orgueilleux s'arrêteront ici !" Une fois dans ta vie, as-tu donné des ordres au jour pour qu'il se lève ? Et as-tu désigné à l'aurore son poste ? (...) T'es-tu déjà rendu aux sources de la mer et as-tu exploré le fond de l'océan ? La porte de la Mort t'a-t-elle été montrée, as-tu vu cette entrée du royaume des ombres ? T'es-tu fait une idée des dimensions du monde ? Renseigne-moi, si tu connais toutes ces choses. Sais-tu de quel côté habite la lumière, à quelle adresse on peut trouver l'obscurité ? (...)
Es-tu allé déjà jusqu'aux dépôts de neige, et as-tu vu aussi les provisions de grêle ? (...) Sais-tu par quel chemin nous parvient la lumière, et par où le vent d'est se répand sur la terre ? Qui a tracé au ciel un passage à la pluie ? Qui a ouvert la route au nuage qui tonne ? Qui fait pleuvoir sur une terre inhabitée, sur un pays désert, où il n'y a personne, pour gorger d'eau un sol privé de toute vie, pour y faire germer et pousser du gazon ? (...)
Pourrais-tu maintenir les Pléiades ensemble, dénouer les cordes qui retiennent Orion, faire apparaître à temps les signes du zodiaque, conduire la Grande Ourse avec tous ses petits ? " (Job 38:4-32).
Il faut lire aussi, dans le Cantique des cantiques, la description du printemps, pour sa beauté :
" L'hiver est passé, la pluie a cessé, elle est loin. On voit les champs fleurir ; c'est le temps où tout chante. Sur nos terres, on entend la tourterelle qui roucoule. Les figues vertes grossissent sur les figuiers, les vignes sont en fleur et répandent leur parfum. Allons, ma tendre amie, ma belle, viens. " (Cantique 2:11-13).
Le chant de louange, c'est l'atmosphère du ciel ; quand le ciel rejoint la terre, on entend de la musique et des mélodies, <I>les chants de louange et les airs de musique " (Ésaïe 51:3).
Au-dessus de la terre nouvelle-né, qui s'étendait dans une beauté sans tache, sous le sourire divin, " les étoiles du matin chantaient en coeur, (...) les anges de Dieu lançaient des cris de joie " (Job 38:7). De la même façon, les hommes, en communion avec le ciel, ont répondu à la bonté de Dieu par des accents de louange. Le chant a été associé à de nombreux événements de l'histoire humaine.
Le premier cantique des hommes que nous rapporte la Bible est cette splendide explosion de reconnaissance qui jaillit du sein des armées d'Israël, après le passage de la mer Rouge :
" Je veux chanter en l'honneur du Seigneur : il a remporté une victoire éclatante, il a jeté à la mer chevaux et cavaliers ! Ma grande force, c'est le Seigneur, il est venu à mon secours. Il est mon Dieu, je le louerai ; il est le Dieu de mon père, je proclamerai sa grandeur. (...) Seigneur, quelle force dans ta main droite ! C'est elle qui met tes ennemis en pièces. (...) Seigneur, qui parmi les dieux est comparable à toi ? Qui est comme toi, éclatant de sainteté, redoutable, digne de louanges, capable d'accomplir des prodiges ? (...) Seigneur, tu es roi pour toujours ! (...) Chantez en l'honneur du Seigneur." (Exode 15:1,2,6,11,18,21).
En réponse à leurs chants de louange, les hommes reçurent de grandes bénédictions. Ces quelques lignes qui retracent une expérience d'Israël lors de la traversée du désert contiennent une leçon qui mérite réflexion :
" L'étape suivante les conduisit au lieu dit Le Puits, où le Seigneur donna cet ordre à Moïse : "Rassemble le peuple pour que je puisse lui donner de l'eau". C'est alors que les Israélites chantèrent le chant que voici : "Que l'eau jaillisse du puits, sous les acclamations ! Les chefs l'ont creusé, les nobles l'ont foré, avec leurs bâtons de commandement et leurs sceptres ! " (Nombres 21:16-18).
Si souvent se répète cette expérience spirituelle ! si souvent jaillissent du plus profond du coeur des cantiques de repentir, de confiance, d'espoir, de joie, d'amour ! (...) C'est grâce au chant que David, au milieu des difficultés de sa vie instable, resta en communion avec Dieu. Avec quelle douceur son expérience de berger ne se reflète-t-elle pas ici :
" Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien. IL me met au repos dans des prés d'herbe fraîche, il me conduit au calme, près de l'eau. (...) Même si je passe par la vallée obscure, je ne redoute aucun mal, Seigneur, car tu m'accompagnes. Tu me conduis, tu me défends, voilà ce qui me rassure " (Psaume 23:1,2,4).
Plus tard, fugitif traqué, cherchant refuge dans les rochers et les cavernes du désert, il écrivit :
" O Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche, j'ai soif de toi. Tout mon être soupire après toi, comme une terre aride, desséchée, sans eau. (...) Tu es venu à mon secours. A l'abri de tes ailes, je crie ma joie. " (Psaume 63:2,8).
" A quoi bon me désoler, à quoi bon me plaindre de mon sort ? Mieux vaut espérer en Dieu et le louer à nouveau, lui, mon Sauveur et mon Dieu. " (Psaume 42:12).
" Le Seigneur est ma lumière et mon sauveur, je n'ai rien à craindre de personne. Le Seigneur est le protecteur de ma vie, je n'ai rien à redouter. " (Psaume 27:1).
La même confiance se lit dans les chants que David écrivit lorsque, roi détrôné, il fuyait Jérusalem devant la révolte d'Absalom. Épuisé de chagrin et de fatigue, il s'était arrêté avec ses compagnons pour prendre quelques heures de repos au bord du Jourdain. On le réveilla pour le presser de poursuivre sa fuite. Dans l'obscurité, les hommes, les femmes, les enfants devaient traverser le fleuve profond et rapide, car le fils infidèle les talonnait. A cette heure pénible, David composa ce chant :
" Si j'appelle le Seigneur à mon secours, il me répond de sa montagne sainte. Je me suis endormi pour la nuit ; à mon réveil, je découvre que le Seigneur est mon appui. Je n'ai plus peur de ces milliers de gens qui m'entourent de tous côtés. " (Psaume 3:5-7).
Après sa grande faute, rongé de remords et de dégoût, il se tourna encore vers Dieu comme vers son meilleur ami :
" O Dieu, toi qui es si bon, aie pitié de moi ; toi dont le coeur est si grand, efface mes désobéissances. (...) Fais disparaître ma faute, et je serai pur ; lave-moi, et je serai plus blanc que neige. " (Psaume 51:3,9).
Dans sa longue vie, David ne trouva sur terre aucun lieu de repos. Devant toi, disait-il, " Nous n'avons pas plus de droits que des exilés ou des étrangers, comme tous nos ancêtres. Notre vie sur terre, aussi éphémère qu'une ombre, s'écoule sans sécurité. " (1 Chroniques 29.15).
" Dieu est pour nous un abri sûr, un secours toujours prêt dans la détresse. C'est pourquoi nous n'avons rien à craindre, même si la terre se met à trembler. (...) Un cours d'eau répand la joie dans la cité de Dieu, dans la plus sainte des demeures du Dieu Très-Haut. Dieu est dans la cité, elle tiendra bon ; dès que le jour se lève, il lui apporte son secours. (...) Le Seigneur de l'univers est avec nous, le Dieu de Jacob est notre forteresse. " (Psaume 46:2,3,5,6,8).
" Ce Dieu est notre Dieu pour l'éternité, et il nous conduit pour toujours. " (Psaume 48:15).
Section 4
Nos racines spirituelles
Introduction
L'Europe semble en crise d'identité. Elle ne sait plus très bien qui elle est ; elle ``se cherche``, comme on dit, tentée d'un côté par la fuite en avant, à toute vitesse vers l'inconnu, et de l'autre, par le repli frileux sur soi, pour conserver ses acquis. La situation est préoccupante : "Quand on ne sait plus bien qui on est, c'est la porte ouverte à la peur de la différence, au racisme, à la xénophobie.", affirme dans un rapport la commission des Églises de Suisse romande pour les relations entre Suisses et immigrés. L'affaire de la boulangère de Reims, les manifestations de l'extrême droite en Allemagne, les attentats contre des foyers d'accueil de réfugiés en Suisse ne sont-ils pas les symptômes d'une peur, d'une insécurité qui trouve son origine dans le fait qu'on ne sait plus qui on est ?
Il est vrai que beaucoup de nos contemporains ont oublié leurs racines spirituelles : ils ont laissé l'évangile aux oubliettes, même s'ils se réclament encore parfois d'une étiquette chrétienne, d'ailleurs souvent confondue avec un humanisme assez flou : on parle volontiers d'amour du prochain, de droit de l'homme. Mais cela me donne l'impression d'un arbre mort, ou en tout cas moribond, qui certes tient encore debout, bien que, les racines ne faisant plus leur travail, la vie apportée par la sève ne circule plus en lui.
Retrouver nos racines, tel est le thème de cette section 5 de notre dossier sur la Bible. Mais quelles sont-elles ? Où sont-elles ?
Vous devinez certainement ma réponse : nos racines véritables sont en Jésus-Christ et, par lui, dans le peuple d'Israël en tant que dépositaire de la révélation biblique.
Cela est particulièrement vrai pour nous en tant que chrétiens : Dans Romains 11, Paul compare l'Église aux branches d'un arbre dont Israël serait le tronc et les racines (nous étudierons ce texte important dans ce dossier sur la Bible). La rupture entre la Synagogue (le judaïsme) et l'Église, en l'an 70 de notre ère, a été une grande perte pour le christianisme. Car dès ce moment, c'est la pensée grecque, puis romaine qui a dominé et faussé la compréhension d'un certain nombre de notions bibliques. L'article de Pierre-André Rossel nous en donnera quelques exemples. D'où l'importance de revenir à une compréhension exacte et précise de l'Ancien Testament. Or, comme la langue est la voie royale pour entrer dans la connaissance d'une civilisation, nous laisserons Luc Benoit nous expliquer le génie de la langue de l'Ancien Testament. Puis viendra le plat de résistance, une étude biblique sur Romains 9 à 11, ce passage capital pour comprendre la place d'Israël dans le plan de Dieu pour sauver le monde. Bien à vous, Alain Décoppet.
Retrouver nos racines
Nous avons souvent oublié que le christianisme plonge ses racines dans la foi d'Israël. Trop souvent, nous avons opposé le judaïsme au christianisme, perdant de vue certains faits dont l'importance est pourtant indiscutable : Jésus est né juif et a vécu au sein de ce peuple ; il enseignait dans la synagogue ou le temple ; les premiers disciples allaient prier dans le Sanctuaire de Jérusalem, et ce sont des Juifs qui ont écrit presque toutes les pages du Nouveau Testament ; la première Église est restée un mouvement à l'intérieur du judaïsme durant une centaine d'années.
Cet enracinement juif était une évidence à l'époque de Jésus, mais ne l'est plus pour nous, lecteurs séparés des temps bibliques par 20 siècles d'histoire, par une culture, une façon de penser et de vivre totalement différentes.
Apprendre à connaître où plongent nos racines spirituelles est un enrichissement et un approfondissement de notre foi. Pour reprendre l'image de Paul en Rom. 11, si nous, chrétiens, vivons seulement en tant que branches, en oubliant le tronc et les racines qui nous portent, notre foi est "flottante", peu intégrée et enracinée, elle se désincarne et reste intellectuelle.
L'étude de la pensée hébraïque nous entrouvre les yeux sur une richesse extraordinaire. Certes, nous pressentons bien, en lisant les paraboles, par exemple, que la révélation de Dieu faite aux Juifs, était essentiellement concrète et tangible. Mais nous n'imaginons pas que la langue servant de support à cette révélation, l'hébreu, semble façonnée pour cela. Mais, c'est bien le cas. En effet, par le choix déterminé de certains mots ou tournures de phrases, elle véhicule toute une pensée théologique dont l'étude, (dans l'Ancien Testament) aide à mieux comprendre l'intention de Dieu à l'égard de tous les siens. Voici quelques exemples :
Le mot traduit ordinairement par "justice" veut aussi dire "amour". Or ces deux termes semblent irréconciliables dans l'Ancien Testament. En fait, ce n'est qu'en Christ et en vertu de son oeuvre accomplie à la Croix qu'ils seront pleinement réconciliés.
`Torah`, en passant à travers le grec et le latin, est devenu la "loi" : cela donne une vision juridique à toute une partie de l'Ancien Testament. Mais on peut rétablir une approche plus correcte, si l'on sait que `Torah` vient du verbe "enseigner" et signifie : donner un enseignement, montrer le chemin. Ce n'est pas un hasard si Jésus dit : "Je suis le chemin (la Torah)..."
`Davar` signifie le `mot`, la `parole`, ou le `commandement` (les dix commandements sont les dix `paroles` de Dieu). Or, ce mot veut aussi dire `action`, `effet`, `accomplissement`, `histoire`... N'est-ce pas frappant ? Quand Dieu nous adresse un commandement, il agit aussi pour nous rendre capables de vivre selon sa volonté ! On comprend surtout que, en Dieu, parole et action ne sont pas séparées -- et c'est par excellence le message de l'incarnation, "la parole devenue chair".
Le malaise apparaît lorsque nous nous rendons compte des violences que nous avons fait subir aux textes anciens en voulant à tout prix les enfermer dans le cadre étroit de notre pensée occidentale et contemporaine. En effet, celle-ci est issue de la civilisation gréco-romaine païenne. Elle est cartésienne, déductive et logique. Sa démarche est tout autre que celle qui a forgé le mode d'expression sémitique, celui de l'Ancien Testament.
Cela devient évident lorsqu'on découvre certaines caractéristiques de la grammaire hébraïque. Par exemple, les temps des verbes n'expriment pas en priorité les notions passé-présent-futur, mais l'idée d'une action accomplie, certaine, ou inaccomplie, en devenir, "ouverte". Et puis, on utilise fort peu, dans la construction des phrases, les conjonctions de subordination qui nous permettent d'exprimer un enchaînement nuancé des idées (cause, but, effet, conséquence, etc. ...). L'hébreu, quant à lui, juxtapose des faits, des actions, des images en plans successifs, d'une façon beaucoup plus dynamique et moins raisonneuse que nos langues indo-européennes. Pierre-André Rossel
Flash sur l'hébreu biblique
Face au foisonnement actuel "heureux !" des traductions bibliques, certains sont troublés en constatant les différences qu'elles présentent parfois. On en comprendra mieux le pourquoi après avoir lu ce qui suit. Cela nous rendra attentifs au danger du simplisme dans notre appréciation du degré de fidélité d'une traduction. N'en devenons pas pour autant relativistes ou approximatifs devant les textes, mais humbles et prudents !
Il faut être conscient que l'hébreu, la langue dans laquelle plus des trois quarts de notre Bible sont rédigés, est fort différente du français ! Ses multiples richesses et nuances ne peuvent être toutes rendues par la meilleure des traductions. Notre but est de sensibiliser le lecteur à ce dernier point.
Contrairement au grec biblique, au latin ou au français, l'hébreu est une langue non pas indo-européenne, mais sémitique.
Le génie des langues sémitiques est nettement différent de celui des parlers indo-européens. Conséquence : une traduction mot-à-mot devient incompréhensible, voire impossible, plus souvent que pour le grec du Nouveau Testament, qui est apparenté au français.
Aucune de nos traductions françaises, Darby y compris, n'est littérale jusqu'au bout. Un littéralisme à outrance, en obscurcissant le sens, n'aboutirait qu'à une fausse fidélité. Et ce qui sonne comme du français ordinaire et facile, n'est souvent que l'équivalence, sous une forme différente, d'une expression hébraïque qui a une tout autre tournure.
Exemples : Lorsque Segond et Darby traduisent que "Jacob trompa Laban" (Genèse 31.20), qui soupçonnerait que l'hébreu porte littéralement "Jacob vola le coeur de Laban" ? Le "tu mourras" de Genèse 2.17 rend "mourir tu mourras" (forme intensive par la répétition du même verbe à l'infinitif), ce qui signifie en fait "tu mourras certainement". "Un héritage délicieux m'est échu" (Ps. 16.6) équivaut à "les cordeaux sont tombés pour moi en délices" (les cordeaux, ce qui mesure une parcelle d'héritage, l'héritage reçu étant ici un lieu de délices). "Lorsque (David) contrefit l'insensé en présence d'Abimélec" (Ps. 34.1) correspond à "lorsqu'il changea son goût en présence de...". "Il est dangereusement atteint" (Ps. 41.1) traduit "Une parole de Bélial fond sur lui". L'on pourrait ajouter une foule d'autres exemples.
Voici quelques caractéristiques propres à l'hébreu :
Il est beaucoup plus ramassé que le français, comprimant en quelques syllabes ce qui est souvent développé en plusieurs mots dans notre langue. Par exemple, pour les quatre mots "il me fait reposer" (Ps. 23.2), on n'en trouve qu'un seul dans l'hébreu. Il n'est pas rare que la traduction emploie le double des mots de l'original. D'où une condensation remarquable de la pensée, propre à la charger d'émotion et à véhiculer une éloquence virile et une grande vigueur poétique.
Il s'agit d'une langue plus concrète que le français (moins de termes abstraits). Le vocabulaire se réduit à un nombre limité de racines, mais avec de nombreuses variantes et chatoyantes facettes. La richesse des synonymes est souvent plus grande que dans notre langue.
Les verbes sont d'un côté moins précis qu'en français. En effet, ils n'ont pas à proprement parler en premier lieu des "temps", mais plutôt un état "accompli" ou "inaccompli" (actions considérées comme accomplies ou inaccomplies, que ce soit dans le passé, le présent ou le futur). Il y a en tout et pour tout des infinitifs, des participes, un accompli, un inaccompli, un impératif et quelques formes dérivées. A cela correspondent (ou justement correspondent mal) toutes les cases de la conjugaison de nos verbes français. Par exemple, un inaccompli hébreu peut être traduit, suivant le contexte, par un futur, un présent, un subjonctif, un conditionnel, voire un imparfait français. Ceci explique souvent pourquoi deux versions françaises n'utilisent pas les mêmes temps dans un passage identique. Par un autre bout, les verbes hébreux sont plus riches, puisqu'ils n'ont pas seulement un actif et un passif, mais sept "voix" ou formes différentes : actif simple, intensif actif et passif, causal actif et passif, réfléchi. Ainsi, "dicter" est la forme causale active d'"écrire" : (faire écrire) ; "être allumé", le causal passif de "brûler" : (être fait brûler) ; "enseigner", l'intensif actif d'"étudier" : (étudier intensément, donc être apte à enseigner), etc.
L'hébreu utilise peu les conjonctions de subordination, mais énormément la conjonction de coordination "et" (sous différentes formes). Par exemple "le soleil se levait sur la terre, lorsque Lot entra dans Tsoar" (Gen. 19.23) se dit littéralement "le soleil se levait sur la terre et Lot entra dans Tsoar". Suivant les cas, "et" peut ou doit être traduit par "et, à savoir, aussi, comme, alors, mais, quoique, ou, car, cependant, pour que, quand..." le traducteur a l'embarras et la responsabilité du choix ! D'autres conjonctions sont aussi très versatiles.
La place nous manque pour mentionner d'autres particularités. Il y aurait les jeux de mots assez fréquents et les assonances difficilement traduisibles (souvent rien ne laisse supposer la présence d'un jeu de mots dans l'original), le parallélisme poétique de la pensée, et nous en passons. Luc de Benoit (tiré de "semailles et moissons")
Etude biblique sur romains 9.1 a 11.36
On ne peut pas traiter le thème de notre dossier sur la Bible sans aborder Romains 9 à 11, passage difficile à bien des égards. L'idéal serait de lire tout l'ensemble de ces trois fameux chapitres. Pour ceux qui n'auraient pas ce texte chez eux, nous en reproduiront les éléments principaux.
Présentation du sujet :
Dans les huit premiers chapitres de Romains, Paul a démontré que tous les hommes, Juifs et non-Juifs, étaient justifiés gratuitement, par la foi en Jésus-Christ. Dans notre passage, tout en restant dans la perspective du salut de l'humanité, il répond aux questions suivantes : Si les Juifs aussi bien que les non-Juifs obtiennent la paix avec Dieu par la foi en Jésus-Christ, que deviennent les privilèges réservés aux Juifs ? Et pourquoi ces derniers n'ont-ils pas accepté l'Évangile quand il leur a été prêché ? Dieu n'aurait-il pas tenu ses promesses à leur égard ? ce qui poserait le problème de la crédibilité de Dieu à notre égard.
Le plan de Dieu aurait-il échoué ?
(Romains 9.6-8) : "Je ne veux pourtant pas dire que la promesse de Dieu a échoué. En effet, les descendants d'Israël ne sont pas tous le vrai peuple d'Israël ; et les descendants d'Abraham ne sont pas tous ses vrais enfants, car Dieu a dit à Abraham : "C'est par Isaac que tu auras les descendants que je t'ai promis". C'est-à-dire : ce ne sont pas les enfants nés conformément à l'ordre naturel qui sont les enfants de Dieu ; seuls les enfants nés conformément à la promesse de Dieu sont considérés comme les vrais descendants."
(Commentaire : Quand Dieu a décidé de nous sauver, il a commencé par choisir une nation où son propre fils naîtrait un jour, les Juifs. Il les a bénis plus que n'importe quel autre peuple de la terre. Cependant, quand le Christ est effectivement venu, la plupart des Juifs n'ont pas cru en lui. Le plan de Dieu était-il donc imparfait ? Paul rejette cette idée, Car le Dieu de la Bible dirige les actions des hommes et il arrive toujours à ses fins. Il utilise même notre incrédulité et notre désobéissance quand elles favorisent ses desseins. Paul démontre que les Juifs ne le sont pas tous véritablement. Il ne suffit pas d'être né Juif pour être sauvé : les authentiques enfants d'Abraham sont ceux qui imitent sa foi.)
Le salut est simple à recevoir, mais Israël ne l'a pas compris.
(Romains 9.30 à 10.13) : "Que dirons-nous donc ? ceci : des hommes qui ne sont pas juifs et qui ne cherchaient pas à se rendre justes devant Dieu ont été rendus justes à ses yeux par la foi ; tandis que les membres du peuple d'Israël, qui recherchaient une loi leur permettant d'être justes aux yeux de Dieu, n'ont pas atteint le but de la loi. Pourquoi ? Parce qu'ils ne cherchaient pas à être agréables à Dieu par la foi, ils pensaient l'être par des oeuvres. Ils se sont heurtés à la "pierre qui fait trébucher", dont parle l'Écriture : "Voyez, je pose en Sion une pierre qui fait trébucher, un rocher qui fait tomber. Mais celui qui croit en lui ne sera pas déçu." Frères, ce que je désire de tout mon coeur et que je demande à Dieu pour les Juifs, c'est qu'ils soient sauvés. Car je peux déclarer en leur faveur qu'ils sont pleins de zèle pour Dieu, mais leur zèle n'est pas éclairé par la connaissance. En effet, ils n'ont pas compris comment Dieu rend les hommes justes devant lui et ils ont cherché à établir leur propre façon d'être justes. Ainsi, ils ne se sont pas soumis à la façon dont Dieu rend les hommes justes. Car le Christ a amené la loi de Moïse à sa fin, pour que tous ceux qui croient soient rendus justes devant Dieu. Voici ce que Moïse a écrit au sujet de la possibilité d'être rendu juste devant Dieu par l'obéissance à la loi : "L'homme qui met en pratique les commandements de la loi vivra par eux.". Mais voilà comment il est parlé de la possibilité d'être juste devant Dieu par la foi : "La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton coeur." cette parole est le message de la foi que nous prêchons. Si, de ta bouche, tu affirmes devant tous que Jésus est le Seigneur et si tu crois dans ton coeur que Dieu l'a ramené de la mort à la vie, tu seras sauvé. Car l'homme croit dans son coeur, et Dieu le rend juste devant lui ; l'homme affirme avec sa bouche, et Dieu le sauve. L'Écriture déclare en effet : "quiconque croit en lui ne sera pas déçu". Ainsi, il n'y a pas de différence entre les Juifs et les non-Juifs : ils ont tous le même seigneur qui donne ses biens à tous ceux qui font appel à lui. Car, comme le déclare l'Écriture : "tout homme qui fera appel au Seigneur sera sauvé"."
(Commentaire : Les Juifs n'ont pas rejeté la Bonne Nouvelle du salut en Christ parce qu'elle était trop compliquée. Au contraire, rien ne pouvait être plus simple que le message de l'Évangile. Il n'est pas question de mériter son salut en faisant de son mieux, mais, par la foi, de se confier en Christ et dans ce qu'il a fait pour nous. Les Juifs pensaient que pour être en paix avec Dieu, les bonnes actions et les efforts personnels suffisaient.
Quand nous confessons que Jésus est Seigneur, nous prenons un engagement ferme. Il doit être le seigneur et le maître de notre vie. Nous sommes appelés à le confesser ouvertement devant tous. Mieux encore, cette nouvelle est si merveilleuse qu'elle est pour tout chrétien un magnifique privilège et une source de joie.)
Le reste fidèle.
(Romains 11.1-6) : "Je demande donc : Dieu aurait-il rejeté son peuple ? Certainement pas ! Car je suis moi-même Israélite, descendant d'Abraham, membre de la tribu de Benjamin. Dieu n'a pas rejeté son peuple, qu'il s'est choisi d'avance. Vous savez, n'est-ce pas, ce que dit l'Écriture dans le passage où Élie se plaint d'Israël devant Dieu : "Seigneur, ils ont tué tes prophètes et démoli tes autels : je suis resté moi seul et ils cherchent à me tuer". Mais que lui répondit Dieu ? "J'ai gardé pour moi sept mille hommes qui ne se sont pas mis à genoux devant le dieu Baal". De même, dans le temps présent, il reste un petit nombre de gens que Dieu a choisis par bonté. Il les a choisis à cause de sa bonté et non à cause de leurs actions, sinon la bonté de Dieu ne serait pas vraiment de la bonté."
(Commentaire : Quand les Juifs ont rejeté Jésus, ce n'était pas la première fois qu'ils refusaient le dessein de Dieu ; l'Ancien Testament en apporte trop le témoignage. Depuis longtemps cependant, Dieu avait fait une promesse stimulante : quand l'ensemble de la nation désobéirait, quelques Juifs resteraient fidèles à Dieu. Dans sa grâce, le Seigneur a toujours fidèlement appelé et gardé ce reste.
A l'époque de Paul, la majorité des Juifs rejetait la foi chrétienne, mais cependant, quelques-uns ont cru. Après tout, Paul lui-même est la preuve, la mesure de la grâce de Dieu.
Le but final de Dieu :
Le salut de tous.
(Romains 11.11-27) : "Je demande donc : quand les Juifs ont trébuché, sont-ils tombés définitivement ? Certainement pas ! Mais, à cause de leur faute, les autres peuples ont pu obtenir le salut, de manière à rendre les Juifs jaloux d'eux. Si la faute des Juifs a enrichi spirituellement le monde et si leur abaissement a enrichi spirituellement les autres peuples, combien plus grand encore sera l'effet produit par leur complet retour au salut ! Je m'adresse maintenant à vous qui n'êtes pas juifs : je suis l'apôtre destiné aux peuples non juifs et, en tant que tel, je me réjouis de la tâche qui est la mienne. J'espère ainsi exciter la jalousie des gens de ma race pour en sauver quelques-uns. En effet, quand ils ont été mis de côté, le monde a pu être réconcilié avec Dieu. Qu'arrivera-t-il alors quand ils seront accueillis ? Ce sera la vie pour ceux qui étaient morts ! Si le premier morceau de pain est présenté à Dieu, tout le reste du pain lui appartient aussi. Si les racines d'un arbre sont offertes à Dieu, les branches lui appartiennent aussi. Le peuple d'Israël est comme un olivier cultivé dont quelques branches ont été coupées ; toi qui n'es pas juif, tu es comme une branche d'olivier sauvage greffée à leur place : tu profites maintenant aussi de la racine qui nourrit l'olivier cultivé. C'est pourquoi tu ne dois pas mépriser les branches coupées. Comment pourrais-tu te vanter ? Ce n'est pas toi qui portes la racine, mais c'est la racine qui te porte. Tu vas me dire : "Mais, ces branches ont été coupées pour que je sois greffé à leur place." c'est juste. Elles ont été coupées parce qu'elles ont manqué de foi, et tu es à cette place en raison de ta foi. Mais garde-toi de l'orgueil ! crains plutôt. Car, si Dieu n'a pas épargné les Juifs, qui sont des branches naturelles, il ne t'épargnera pas non plus. Remarque comment Dieu montre sa bonté et sa sévérité : il est sévère envers ceux qui sont tombés et il est bon envers toi. Mais il faut que tu demeures dans sa bonté, sinon tu seras coupé comme une branche. Et si les Juifs renoncent à leur incrédulité, ils seront greffés là où ils étaient auparavant. Car Dieu a le pouvoir de les greffer de nouveau. Toi qui n'es pas juif, tu es la branche naturelle d'un olivier sauvage : on l'a coupée et greffée, contrairement à l'usage naturel, sur un olivier cultivé. Les Juifs, eux, sont les branches naturelles de cet olivier cultivé : il sera donc beaucoup plus facile de les greffer de nouveau sur l'arbre auquel ils appartenaient déjà. Frères, voici une vérité secrète que je veux vous faire connaître, afin que vous ne vous preniez pas pour des sages : une partie du peuple d'Israël est devenue incapable de comprendre, mais cela ne durera que jusqu'à ce que l'ensemble des autres peuples soit parvenu au salut. Et voilà comment tout Israël sera sauvé, comme le déclare l'Écriture : "Le libérateur viendra de Sion, il éliminera la désobéissance des descendants de Jacob. Voilà l'alliance que je ferai avec eux, quand j'ôterai leurs péchés"."
(Commentaire : Dieu n'a pas voulu restreindre la grâce du salut au peuple juif ("...faites de toutes les nations mes disciples", a ordonné Jésus --Matt. 28.19). Il a également accordé aux non-Juifs les bénédictions de l'Évangile, comme le relate le livre des Actes. Paul offrait le pardon de Dieu en Christ à tous ceux qui voulaient l'accepter. L'attitude actuelle d'Israël à l'égard du Christ ne signifie pas que Dieu se désintéresse du salut des Juifs. Ses promesses sont toujours valables, et Paul nous dit qu'un jour, leur destinée prendra une nouvelle direction. Si leur incrédulité a apporté une si grande bénédiction au monde, nous pouvons en attendre une encore plus grande quand ils se tourneront finalement vers le Christ et mettront leur confiance en lui.)
(Remarque finale : Dieu pourrait accomplir sa volonté dans ce monde sans notre coopération. Il désire cependant que tous acceptent volontairement et librement l'autorité de son fils.)
(NOTE : Les textes bibliques ont été tirés de la Bible en français courant, les commentaires sont dus à la plume de John Balchin, extraits d'un commentaire très simple destiné à une première approche de la Bible. L'image de l'olivier étant importante, nous avons estimé utile d'en donner ci-dessous une explication plus longue par le commentaire de P. Davidson et R. Martin, tiré du "Nouveau Commentaire Biblique", en guise de conclusion à cette section 5 de notre dossier sur la Bible.)
L'image de l'olivier :
La figure de l'olivier vise un double but : mettre les chrétiens d'origine païenne en garde contre une attitude par trop orgueilleuse et donner consistance à l'optimisme juif de Paul. Les chrétiens d'origine païenne ont tendance à adopter vis-à-vis des Juifs une attitude dédaigneuse, à cause de la justice de Dieu par la foi qui leur a été donnée. C'est donc d'abord à eux que Paul applique cette illustration. Il arrive que des branches soient retranchées et que des rameaux d'olivier sauvage soient greffés à leur place : un olivier sauvage, c'est-à-dire les chrétiens d'origine païenne mis au bénéfice du plan rédempteur de Dieu). En conséquence, la branche greffée se nourrit de la sève nourricière de la racine. Paul insiste sur la nécessité pour les païens de rejeter tout orgueil, puisque c'est la racine qui porte les branches et non l'inverse. Les anciens païens introduits dans l'Église étaient évidemment tentés de se féliciter de ce privilège et de mépriser les Juifs incrédules dont ils prenaient la place. Paul combat ce faux état d'esprit comme en Éph. 2.11 : "n'en conçois pas de l'orgueil, mais plutôt de la crainte. Dieu a puni les Juifs, les branches naturelles". L'apôtre avertit donc les païens de peur que la bonté de Dieu à leur égard ne fasse place à la même sévérité. Tout chrétien tient de la grâce sa place dans la famille de Dieu. La contrepartie en est l'obéissance dans cette grâce même. (1 Cor. 10.12).
Dans un deuxième temps, Paul applique l'illustration aux Juifs. Son espoir pour leur avenir est présenté comme étant parfaitement naturel, par un argument a fortiori : à plus forte raison, les branches qui ont été coupées pourront être greffées à nouveau sur leur propre olivier ; si seulement les Israélites abandonnaient leur incrédulité persistante ; Dieu a le pouvoir de les greffer de nouveau. Ici, Paul se reporte à une réalité spirituelle encore plus qu'arboricole : les branches originales sont davantage apparentées à l'arbre que les branches sauvages, et seront plus aisément greffées sur le tronc duquel elles ont été retranchées. Habituellement, le fermier prend les branches d'un arbre cultivé pour les greffer sur un plant sauvage, en vue de produire un nouvel arbre fruitier. Paul dépeint Dieu travaillant d'une manière inverse et reconnaît l'étrangeté du procédé. Il tire argument de Dieu pour la nature, et non de la nature pour Dieu.
Section 5
Quelques pistes pour comprendre les écritures.
Toute Écriture est nécessaire et peut être comprise par une étude diligente et appliquée (2 Timothée 3:15-17).
Rien de ce qui est révélé dans l'Écriture ne sera caché à ceux qui le demandent avec foi, sans indécision (Deutéronome 29:28 ; Matthieu 21:22 ; Jacques 1:5,6).
Pour comprendre un texte, rassemblez tous les autres textes portant sur le sujet que vous désirez connaître (Luc 24:27,44 ; 2 Pierre 1:19-21).
L'Écriture doit s'expliquer par elle-même, elle est une règle en elle-même.
Dieu révèle les choses à venir par des visions, des images et des paraboles (Hébreux 9:9,23 ; Psaume 78:2 ; Genèse 41:1-32).
Les images ont toujours un sens symbolique, et sont utilisées dans la prophétie pour représenter les choses, les temps et les événements futurs (Daniel 2:35,44 ; Apocalypse 17:1,15).
Les paraboles sont utilisées comme comparaisons pour illustrer certains sujets, et doivent être interprétées comme les images, par leur sujet et par la Bible (Marc 4:13).
Les images ont quelquefois deux explications ou plus ; le terme "jour" peut être pris dans un sens symbolique pour représenter trois périodes différentes de temps : indéfini, défini (un jour égal un an), (un jour égal mille ans) (Ecclésiaste 7:14 ; Ézéchiel 4:6 ; 2 Pierre 3:8).
Comment savoir si un mot est utilisé dans un sens symbolique ? Si l'usage de son sens premier ne heurte pas le bon sens ni les lois de la nature, il doit être pris littéralement, sinon symboliquement (Apocalypse 12:1,2 ; 17:3-7).
Pour saisir le sens des images, relevez tous les emplois du mot symbolique à travers la Bible jusqu'à ce que vous trouviez un sens qui convienne au passage que vous étudiez.
La plus importante des règles, c'est d'avoir la foi. Nous devons croire que Dieu est fidèle à sa parole.
Si chaque élément de la prophétie s'est accompli littéralement, alors l'histoire constitue son véritable accomplissement, et vous ne devez plus en attendre d'autre, ni attendre de développement futur (Matthieu 1:22-25).